Une photographie représente un moment unique, un instant. Une case de BD… souvent. Mais que se passe-t-il si la case devient panoramique ?
Notre lecture de gauche à droite crée un enchaînement d’actions.
La même scène avec des "caniveaux".
Le bord de la case.
La case nous indique une limite de l’espace et du temps. La séparation de quelques millimètres entre deux cases peut être de quelques secondes ou de plusieurs siècles.
Ajout de case muette pour dilater le temps.
Ajout de case panoramique.
La case sans bord qui s’étend jusqu’au bord de la page procure une impression d’espace qui s’étend, d’intemporalité. Technique fréquemment utilisée dans la bande dessinée japonaise.
Nous lisons presque toujours une planche de la gauche vers la droite mais la relecture peut prendre des chemins différents.
Le temps et le mouvement sont étroitement liés.
La capture du mouvement
En photographie, Muybridge
Comment représenter le mouvement avec une image fixe ? Une fois de plus la photographie apporte une réponse :la ligne (ou les lignes), la représentation la plus simple du mouvement. Le manga place son lecteur au centre de l’action, du mouvement. On voit « plus bouger », on bouge !
Le mouvement dans les cases : la ligne, les lignes. Le mouvement entre les cases : l’ellipse
La forme des cases induit une représentation du temps. Des cases carrées permettront de représenter un écoulement du temps parfaitement quantifié.
Accélération du rythme avec des cases plus étroites et sonnerie interminable grâce à une case panoramique.
Le mouvement dans une case
« Une succession de mouvements, décomposés et répartis entre plusieurs personnages. Cela pourrait être le même bonhomme à des moments successifs, qui s’est couché, qui se relève doucement, qui hésite et qui s’enfuit. C’est en somme, si vous voulez, un raccourci d’espace et de temps. »
Hergé dans un entretien avec Georges Sadoul
Il est intéressant de remarquer que les personnages d’Hergé sont bien plus mobiles dans les albums que dans les adaptations en dessin animé.