« Les dessins, sans ce texte n’aurait qu’une signification obscure ; le texte, sans les dessins, ne signifierait rien. Le tout forme une sorte de roman, d’autant plus original qu’il ne ressemble pas mieux à un roman qu’à autre chose. »

Rodolphe Töpfer

Il est intéressant de voir que ce précurseur de la bande dessinée avait déjà saisi la spécificité de ce que serait ce nouvel art.

Avec quelques mots...

Une bande dessinée doit tendre à une combinaison harmonieuse du texte et de l’image pour être réussie.

"Je dessine mon écriture et j'écris mes dessins." Hugo Pratt

Les différentes combinaisons possibles :

  1. texte autosuffisant, limage est relégué au rang de simple illustration.
  2. le texte est une « bande son » de l’image
  3. redondance texte-image
  4. complément, précision du message
  5. texte et image distincts, mais se combinent pour créer une idée qu’ils ne pourraient exprimer seuls
  6. parallèles, en apparence mots et images restent indépendants
  7. mots et images se combinent dans la case

En fait la combinaison de dépendance sont loin du « cinquante cinquante ». Plus on en dit avec les mots, plus l’image peut prendre une autre direction et plus on en dit avec l’image plus les mots peuvent prendre une autre direction.

Exemple de l’interdépendance texte image :

 

Une fois de plus, selon l’option de représentation dessin texte, une plus ou moins grande ouverture est possible pour le dessin texte.

Des séquences d’images peuvent être construites sans mots sans que cela ne nuise à la compréhension du récit.

L’acte d’écriture est une partie intégrante de la bande dessinée. On peut faire, selon Will Eisner, un parallèle avec l’écriture théâtrale, mais seulement ( !) dans les cas où l’auteur est aussi le dessinateur.

 

Variations sur un même script

Humour, purement visuel

Humour, dessin simplifié texte aussi

Réalisme, minimum de mots, l’émotion passe par les images

Réalisme, le thème de l’histoire est développé par le texte

Réalisme, en parti redondance entre texte et images mais une dimension supplémentaire

 

La bande dessinée fait parler ses personnages. Ce message ne doit pas perdre sa spontanéité, sa réalité. Ceci se différencie des textes du « récitant », la voix off de la bande dessinée, qui peuvent prendre une tournure plus littéraire.

La séquence suivante offre un bel exemple des différentes manières de traiter le son en BD.

Les gammes de piano d’Igor Wagner.
La discussion entre le capitaine Haddock et Tintin
Les cris de la Castafiore.

Ces trois niveaux sonores se superposent. Ca s’entend, non ? 

La performance suivante est aussi remarquable: un poste radio qui se fait entendre dans le nez du Marsupilami... assez inhabituel et pourtant, on entend. A tel point que l'interlocuteur à l'autre bout du fil est obligé de s'arrêter de parler pour écouter!

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