Ecriture à partir d'images
L'IMAGE MOYEN DE COMMUNICATION
1°)La communication
1-Définition
Transmission d'un émetteur à un récepteur, au moyen de signaux selon un canal déterminé, d'une information qui, par application d'un code prend la forme d'un message.
2-Conséquences
L'acte de communication implique la lecture du message.
Différence de lecture entre l'image et l'écriture:
- il s'agit d'une lecture, dans le cas de l'image, globale et simultanée et dans le cas de l'écriture d'une lecture linéaire et continue.
2°)L'émetteur et le récepteur
1-L'émetteur
celui qui a une information à transmettre
2-Le récepteur
celui qui reçoit l'information-message mais qui ne peut la saisir correctement qu'à condition de la décoder
Le destinataire n'est pas forcément le récepteur
Dans les oeuvres d'expression y-a-t-il systématiquement un destinataire?
3°)Analogie
-existence d'un certain rapport de ressemblance entre le signe lui même (photo prise) et la chose (objet représenté)
-le signe iconique est "motivé" alors que le signe linguistique est "arbitraire"
Conséquences:
Aucune langue ne trouve son équivalent dans l'image qui "une première couche d'intelligibilité". Ce qui explique que l'école enseigne "par l'image" et non l'image elle même.
4°)Référent
A la différence des autres images, la photo la plupart du temps, ne se détache pas de son référent: la photo d'un banc reste avant tout un banc.
"Telle photo en effet ne se distingue jamais de son référent (de ce qu'elle représente), ou du moins elle ne s'en distingue pas tout de suite pour tout le monde (ce que fait n'importe quelle autre image, encombrée des l'abord et par statut de la façon dont l'objet est simulé). Percevoir le signifiant photographique n'est pas impossible(des professionnels le font), mais cela demande un acte second de savoir ou de réflexion." R.Barthes
5°)Dénotation-connotation
Le message d'une image dépend de sa composition et de notre interprétation des sens connotés.
La dénotation
Dénoter un message revient à démontrer ce qu'il montre (ce qu'il dit).Identifier et reconnaître un objet impose de le connaître déjà et la mise en oeuvre d'un savoir acquis dans la perception.
La dénotation du représenté dans le langage visuel repose sur les "traits pertinents de la reconnaissance", c'est à dire sur les éléments du réel visuel grâce auxquels nous pouvons identifier les objets.
La dénotation s'effectue à trois niveaux:
1-identifier, reconnaître, dénombrer les différents objets visuels qui composent l'image (étape de travail correspondant à l'analogie)
2-identifier les facteurs qui assurent l'aménagement de l'analogie:
-les composantes plastiques de l'image:couleur,forme...
-le montage interne ou composition:cadrage,angle de prise de vues...
3-identifier les facteurs qui permettent de répondre à la question:"qu'est-ce que c'est?".
Le travail de dénotation dans le cas de l'image consiste donc surtout à dénombrer, identifier, décrire les éléments du signifiant et du système de relation entre ces différents éléments.
Plus simplement, on pourrait définir la dénotation comme la reconnaissance la plus neutre.
La connotation
La connotation représente le "domaine des évocations".
Proposition de travail pour une lecture au niveau de la connotation:
1-produire des signifiés de connotation ("Qu'est-ce que cette image évoque pour vous?...)
2-rechercher leurs signifiants ("Ce que je vois / Ce que ça m'évoque")
3-classer ces signifiants:
au niveau de l'analogie (un référent peut provoquer des connotations diverses en liaison plus ou moins directes avec celles que provoqueraient les personnages, objets ... représentés.)
au niveau de l'aménagement de l'analogie (les éléments techniques, graphiques mis en oeuvre pour faire apparaître le référent.)
au niveau des composantes plastiques et leurs codifications (ex: les couleurs et leur symbolisme)
Le sens connoté, c'est l'ensemble des informations non littérales produites ou véhiculées par ce message.
"Le niveau connoté est celui des évocations; il comporte tout ce qu'une image entraîne des suggestions chez un lecteur et qui varie, bien entendu, d'un individu à l'autre..." L.Porcher
De ce fait on associe très souvent la connotation à la polysémie. Il serait cependant abusif de dire que la connotation est uniquement subjective.Il existe des connotations que l'on pourrait qualifier de socio-culturelles. La publicité par exemple s'appuie sur ce type de connotations. Il est dés lors possible de parler de différents niveaux de subjectivité allant de la subjectivité intégrale, donc par ce, non communicable et totalement dépendante de chaque individu, à une subjectivité liée à des connotations institutionnalisées, pouvant donc être commune à plusieurs individus.
Contrairement à l'écrit, la photographie nous touche d'abord par les connotations, d'ou nécessité d'avoir conscience qu'une photographie ne peut délivrer une information pure .
6°)Les codes
Il ne sera ici question que des codes propres à la photographie.
Le cadrage:
L'échelle des plans illustration
le plan de grand ensemble ou plan général: il montre l'ampleur d'un décor ou un ensemble de personnages intégrés dans un décor
le plan de petit ensemble ou plan de demi ensemble: il présente un nouveau milieu
le plan moyen
le plan italien
le plan américain
le plan demi-rapproché
le plan rapproché
le gros plan
l'insert
Les angles de prise de vues:
l'angle normal de prise de vues: c'est l'angle le plus "neutre" qui correspond à l'axe du regard
la plongée: l'appareil photographique est plus élevé que l'objet photographié, l'effet produit est celui d'écrasement, de petitesse.
la contre-plongée: l'appareil photographique est plus bas que l'objet photographié, l'effet alors produit est l'inverse de celui de la contre-plongée.
La lumière:
elle peut être naturelle ou artificielle, directe (contrastée, dure) ou réfléchie (diffuse, douce).
La vitesse d'obturation:
Une haute vitesse d'obturation figera un mouvement, une basse vitesse d'obturation transformera le mouvement en une trace dite "filé".
La profondeur de champ:
Elle correspond á la zone ou les différents plans photographiés resteront nets sur l'image. Elle est contingentée par la luminosité de la "situation" photographiée.