Ecriture à partir d'images
Au musée
PISTES D’ECRITURE devant des œuvres
Regarder, comprendre et s’approprier une œuvre par le biais de l’écriture.
Faciliter l’écriture grâce à l’approche d’une œuvre picturale.
Bien connaître l’œuvre
- afin de remarquer, de valider et de mettre en valeur les intuitions mises en valeur par les réactions et textes produits ;
- afin de discuter et de corriger d’éventuels contresens.
Certaines démarches décrites dans ce document nécessitent une adaptation pour les rendre accessibles aux élèves.
Les ateliers d’écriture souvent simples suggérés dans la suite du document replacent l’élève dans un vrai contexte de production d’écrits en lui permettant d’acquérir et/ou d’exercer des compétences en orthographe, grammaire, etc. sur des textes produits collectivement d’abord, puis individuellement, les rendant ainsi « communicables ».
Cependant, il ne s’agit pas de transformer la séance d’expression écrite en séance de grammaire… Il s’agit, une fois le texte produit, retravaillé en expression écrite, et jugé abouti littérairement parlant, de le considérer, avec les élèves, sous un autre angle, celui de la justesse grammaticale, orthographique, etc. dans le but de le faire lire à d’autres.
Un projet de « communication », quel qu’il soit : concours d’écriture, journal ou correspondance scolaire, etc., permet de donner du sens au processus d’apprentissage en offrant un but aux élèves et en rendant la situation de production « authentique » et non plus à simple visée d’entraînement ou d’évaluation.
Gageons que l’on gagnera en motivation et que les normes grammaticales et orthographiques prendront un autre sens que si elles ne sont appliquées que dans des exercices vidés de tout intérêt autre que l’entraînement scolaire.
Peut-être est-ce un moyen de contribuer à réduire l’écart que l’on constate en orthographe et en grammaire entre les réussites dans les exercices d’entraînement et l’application (peu fréquente) des règles apprises dans les textes produits.
Rajoutons, pour clore ce préambule, que c’est dans le rapport quotidien (et joyeux) à la littérature de jeunesse, à la poésie, aux histoires, aux œuvres de toutes formes que les élèves trouveront des sources d’inspiration pour inventer de beaux textes… Les arts se nourrissent entre eux pour notre plus grand bonheur.
Cependant, attention à produire et non reproduire (comprendre comment c’est fait permet de faire en toute liberté).
Les textes et poèmes répétitifs ou dit « à structure » (très nombreux dans la littérature de jeunesse) sont intéressants à utiliser pour aider les enfants à écrire, cependant il faut laisser une part suffisante à l’invention.
Reprendre telle quelle une structure et ne faire que substituer quelques mots par les élèves n’est pas une pratique d’écriture.
Il faut amener les enfants à s’inspirer de textes de référence pour construire un nouveau texte et non à opérer une simple substitution de mots (mécanique). D’où la nécessité de présenter de nombreux textes utilisant le même procédé, de mettre en valeur ce procédé (par surlignage par exemple) pour que les élèves intègrent le principe de construction de ce type de textes avant de passer à la phase d’invention.
Même chose pour les œuvres plastiques : « faire à la manière de… » n’amènent qu’à singer l’aspect formel d’une œuvre d’art, la réduisant à une technique. C’est l’intention de l’artiste qu’il faut déceler à partir de l’œuvre, sa vision du monde propre qu’il offre à travers sa production. Voir le monde à travers les yeux d’un artiste, voilà un objectif autrement plus intéressant que de l’imiter servilement.
Les œuvres choisies pour écrire proviennent toutes de la Gemälde Galerie de Berlin. Il aurait été dommage de ne pas profiter de l’organisation de ce stage dans cette ville pour y travailler devant les chefs d’œuvre de ses musées, le rapport direct aux œuvres est irremplaçable.
Il est important d’avoir à l’esprit que l’on perd la « magie » de l’œuvre quand on travaille devant des reproductions et qu’il vaut mieux faire travailler les élèves devant une œuvre mineure mais présente plutôt que devant la reproduction d’une œuvre majeure.
Lors de ce stage, nous aurons le privilège de travailler devant d’immenses chefs d’œuvre, que l’Inspection de Berlin, l’Institut Français et la Gemälde Galerie de Berlin en soient remerciés.
Toutes les pistes proposées sont néanmoins adaptables à d’autres tableaux moyennant un petit effort de documentation.
Une précaution capitale : avant de lancer des élèves dans un atelier d’écriture, tester soi-même (ou faire tester à des proches) le dispositif inventé pour s’assurer de sa pertinence et pouvoir repérer les écueils éventuels, voire réajuster une consigne mal formulée.
(Source: Stage AEFE Berllin 28/30 mars 2011 Anne Matthaey)